Une (brève ?) présentation du projet

Écho ? Écho

Problemater est né sur Twitter en avril 2016, pour répondre à un besoin personnel et une envie de projet collaboratif entre enseignant.e.s de maternelle. Pourquoi sur Twitter ? Seul ce réseau m’a permis de trouver d’emblée des collègues emballé.e.s par la démarche, témoignant que ce besoin était bel et bien partagé et qu’il faisait écho parfois même à des milliers de kilomètres. (Echanger à distance est d’ailleurs un élément essentiel du dispositif, mais nous y reviendrons).

Problemater cherche désormais à sortir du seul cadre de Twitter, pour que chaque enseignant.e ayant le souhait de participer au dispositif puisse le faire plus librement et simplement (par mail, via l’ENT, etc).. Le projet est centré sur les classes maternelles, mais reste ouvert à celles de début cycle 2 qui souhaitent également l’intégrer.

Pourquoi « Problemater » ?

Mon constat de départ était simple : j’entendais depuis toujours que la résolution de problèmes posait problème (sans mauvais jeu de mots), que les résultats des élèves de primaire dans ce domaine étaient peu satisfaisants, que les remontées des évaluations nationales pointaient inlassablement année après année ces mêmes constatations.

La résolution de problèmes devenait alors un domaine à travailler tout particulièrement à l’élémentaire, avec pour objectif d’amener les élèves à davantage d’aisance dans le traitement des données mathématiques et dans le transfert des opérations de base dans des tâches plus complexes.

Ne pouvait-on pas, nous, enseignant.e.s de maternelle, essayer de prendre à notre charge une partie de ce défi ?

Convaincue que le développement d’un « habitus » lié aux problèmes mathématiques est possible et même efficient pour aider les élèves à devenir plus performants, la création d’un dispositif dédié et adapté aux élèves de maternelle s’est naturellement imposée.

« Problemater » : pour les maternelles et pour mettre les problèmes à terre. Cette fois j’assume le jeu de mots !

Ni innovant, ni miraculeux !

Rien de nouveau sous le soleil me direz-vous. En effet, Problemater n’a aucunement la prétention d’être un dispositif innovant. De nombreux enseignants proposent des situations problèmes dans leur classe, et échangent parfois avec d’autres lors de défis mathématiques.

Ici, c’est avant tout la démarche qui est à considérer.  Plus globale, plus engageante dans la durée.

Le dispositif porté par Problemater s’articule autour de quelques principes :

  • Créer un habitus des problèmes mathématiques : permettre aux élèves de s’entraîner suffisamment et régulièrement (tout au long de l’année), et avec méthode, à résoudre divers problèmes ; faire que les codes de la résolution de problèmes soient connus, compris et partagés.
  • Encourager la coopération entre élèves pour s’entraider à décrypter, résoudre un problème, et alléger la (sur)charge cognitive parfois ressentie
  • Verbaliser des procédures ; encourager leur comparaison en échangeant avec des camarades (proches ou à distance) pour permettre l’appropriation de nouvelles procédures.
  • Inciter les élèves à créer de nouveaux énoncés pour les soumettre à une classe partenaire. La création de problèmes est un gage d’appropriation et de maîtrise de compétences mathématiques.
  • Offrir des occasions non artificielles de communication à distance entre élèves, comme les Programmes Officiels le préconisent. Les classes participant aux projets sont réparties partout en France et dans le monde. Souvent, les échanges entre classes sont l’occasion d’une réelle découverte culturelle, humaine, tant pour les élèves que pour leur enseignant.e. Des liens se créent, au-delà des seuls apprentissages.
  • Elaborer et mettre en commun des ressources entre enseignant.e.s, par l’intermédiaire d’un espace numérique de travail partagé.

Concrètement ?

Le fonctionnement de Problemater se déroule en plusieurs étapes :

  • Après inscription, des binômes (ou trinômes) de classes sont créés, généralement en respectant des niveaux communs, pour simplifier les collaborations. On écrit à une classe en particulier, et on attend sa réponse. Il n’est pas question ici de course à la rapidité et de se voir « doubler » par une autre classe plus prompte à dégainer la solution. (Mes élèves et moi avons connu cette frustration).
  • Les classes partenaires choisissent de travailler sur le même thème ou type de problèmes. Les enseignant.e.s s’entendent à l’avance sur ce sujet.
  • Un temps de présentation (« phase de courtoisie ») précède toujours l’entrée pure et dure dans la résolution des problèmes mathématiques. C’est l’occasion de découvrir la géographie, des modes de vie, d’autres fonctionnements, de reconnaître des situations, du matériel commun, etc.
  • Les élèves s’entraînent d’abord dans leur classe à résoudre des problèmes (banque d’énoncés divers dans laquelle les enseignant.e.s peuvent piocher). Le  langage retrouve sa prédominance dans cette étape.
  • Les élèves échangent ensuite leurs premiers messages en soumettant un de ces énoncés à leur classe binôme. Les classes peuvent alors comparer leurs procédures, vérifier les réponses, s’encourager, se corriger…  Je le précise ici, mais c’est bien évidemment l’enseignant.e qui écrit les messages, en dictée à l’adulte. L’enseignant·e demeure garant·e du contenu et de l’orthographe de chacun d’eux.
  • Vient la phase la plus intéressante : chaque classe élabore ses propres énoncés et les soumet à sa classe partenaire. Les connaissances et compétences acquises sont transférées dans la création de nouveaux problèmes ; les élèves s’engagent pleinement dans cette phase, la résolution de problème devient plus ludique et plus facile.

Les modalités depuis 2018

Comme je l’ai dit rapidement au début de cette présentation, j’avais le souhait d’élargir le dispositif, de ne plus le limiter au seul réseau de Twitter. Problemater conserve évidemment sa présence sur Twitter (c’est un peu son lieu de naissance), mais sera également sur Edutwit et même en dehors de tout réseau. L’idée est que les enseignant.e.s puissent participer plus simplement en communiquant tout aussi bien par mails ou via leur ENT (Environnement Numérique de Travail). Bref, plus de souplesse et de liberté depuis ces dernières années.

Autre évolution : davantage de sous-domaines seront traités. J’essaie progressivement d’enrichir le catalogue des propositions : formes et grandeurs, programmation de robots…

Last but not least : un site et un logo (oui, cela mérite un paragraphe dédié).

Un site et un logo !

Dans l’idée d’ouvrir le dispositif, la création d’un site était devenue une évidence. Il fallait un lieu simple d’accès réunissant tous les documents nécessaires, les explications du projet, les ressources, le matériel, etc. Voilà pourquoi vous êtes en train de me lire.

Pour une meilleure identification du dispositif et en vue de son essaimage, un logo était nécessaire. Enfin je ne sais pas ! Mais j’avais envie d’offrir à Problemater une identité visuelle. Je remercie ici Jérémie qui a créé ce petit renard pour le dispositif (onglet contact). Petit à petit, j’espère qu’il va creuser une jolie tanière.

S’inscrire 

Problemater débutera, comme chaque année, à partir de la période 2. Les inscriptions sont ouvertes (voir onglet dédié) pour un lancement à la reprise de Toussaint. Toutes les classes de cycle 1 (et début cycle 2) sont les bienvenues !

Il vous sera possible de maintenir un domaine de travail avec votre binôme sur plusieurs périodes. Ou bien de changer de domaine et de binôme pour une période suivante. De la souplesse on a dit.

J’espère que cette année encore le dispositif permettra à de nombreuses classes d’aborder un peu différemment, un peu plus joyeusement, et un peu efficacement la résolution de problème… Et si ça fonctionnait ?^^

Séverine Haudebourg